Pour la seconde année consécutive, Novarina en sujet I !

 

On attend des élèves qu'ils réfléchissent à un programme possible; temps fort : la rédaction d'une notre d'intention.

 

Le paradoxe, c'est de leur demander, ce qu'aucun metteur en scène professionnel n'a fait jusqu'à ce jour : une mise en scène qui ne serait pas celle, "mythique", de la Cour des Papes...

 

Le second paradoxe, c'est de demander aux élèves une note d'intention qui subsume une oeuvre, dans un parti-pris scénique, lors même que cette oeuvre s'affirme d'emblée comme "dispersée, "morcelée, aux quatre coins de ses quatre actes inconnus !

 

Image 1 de Victor Brauner

Albert

Série de 9 "bonshommes"; collection de mêmes et de différents; neuf silhouettes "frontales"; postures à peu près identiques; des bonshommes à la fois réunis et séparés, "casés". Certaines postures, certains environnements peuvent évoquer le spectacle.. bonshommes sans identité.

Hélène

*Personnages robots, géométriques, cubistes, désincarnés : pas de personnage chez Novarina, pas de psychologie, pourtant des différences s’imposent : on pourrait faire un jeu d’énigme et retrouver des noms de personnages de la pièce qui correspondraient à ceux du document

*Effet de galerie, de liste, de multiplicité : comme les multiples noms des figures de la pièce

*Travail des rectangles de couleur rappelle le parti-pris de Novarina lui-même : costumes bicolores aux lignes géométriques

*Cela rappelle aussi les 2587 personnages du Drame de la vie dessinés dans la tour Saint-Nicolas en 1985

*L’acteur : trous, conduits, les tuyauteries du souffle, homme et marionnette mécanique à la fois, « Pinocchio »

 

Pistes Al:

*vers les "personnages" et les figures novariennes,

*le vivier de noms et la représentation et la mise en scène d'une humanité improbable, variée, vide, et à remplir

      soit l'humanité avilie des strangulés du langage ou avilissante des strangulateurs du langage

    -soit l'humanité qui pense à se perdre dans et par le langage

-le monde humain tel qu'il va

-mais aussi l'acteur c'est à dire une mise en scène comme magnification et célébration de l'acteur...

Piste Hélène

Un parti pris qui mettrait en valeur cette galerie figures géométriques

 

Image 2 : Jérome Bosch

Albert

Voilà un Bosch qui fera le plaisir de ceux qui n'avaient pas à traiter le sujet...

Hélène a pointé le décalage entre le titre et l'image. Peu d'élèves feront "parler" l'image avec les connaissances requises (histoire de l'art)

-vision d'êtres étranges (corps mocelés, corps composites corps "agressés"...) qui pourraient répondre à des noms de personnages aussi curieux que Sponx et Zéphyr, la Femme Spirale, le bonhomme Nihil, le Mangirier Olam...

-vision d'un rassemblement d'êtres qui n'on en commun que d'apparaître en un même lieu... ce que font les personnages novariniens convoqués pour apparaître en un lieu improbable : la scène d'un théâtre.

-une humanité monstrueuse... contre laquelle il faut lancer la Somme contre les gens.

-le grotesque

 

Hélène

Pb : comment les élèves peuvent-ils deviner qu’il s’agit de l’Enfer peint ici dans un triptyque qui progresse du jardin d’Eden jusqu’au Jugement Dernier ? Au mieux verront-ils une incohérence entre le titre et le détail du tableau représenté, mais ils ne liront peut-être pas le titre…

*On distingue quand même un univers fantastique et inquiétant (fou ?), des suppliciés (hommes nus écrasé ou tirés), des personnages animaux/arbres/corps (on se croirait dans un livre de Ponti : folie enfantine) : Novarina et la folie (du langage, des personnages mots-valises…). En fait Ponti est héritier de Bosch !!

*Novarina et les vanités : un texte sur la condition humaine (l’homme qui porte une planche comme figure christique plus toutes les références religieuses du texte). La mort présente partout : les trous, la poussière, les tombes, les enterrements (la figure de Daniel Znyck le Polichinelle ?) au centre de l’œuvre)

 

Piste Albert :

-envisager l'espace scénique comme un "jardin de délice" : enfer et paradis en même temps;

 

Piste Hélène :

OK mais quel parti-pris de mise en scène à partir de ces déductions ? Une symbolique religieuse, un travail sur la folie ? La construction de figures hybrides, d’un univers fantastique ?

 

Image 3 : Grimaces et Misères

Albert

*Représentation d'une parade; spectacle "populaire" à l'occasion d'une foire ?

*goût prononcé de Novarina pour les spectacles "idiots" (à la Rimbaud de la Saison en Enfer)

*"troupe" famélique

*troupe qui compose "les âges de la vie"

*cirque, musique et acrobatie

 

Hélène

Document le plus facile… la foire, les monstres, les curiosités, le clown et le Polichinelle himself : univers que l’on retrouve dans la pièce et dans la mise en scène de Novarina : une suite de numéros, de performances (Somme contre les gens, le chanteur lyrique…)

Présence de la musique et des chansons

Epuisement et ratés : à droite et à gauche, fatigue et ennui…la médiocrité du spectacle (que faire de cette remarque ?) : le petit cabaret de nos médiocres vies ?

 

Piste et parti-pris :Hélène

Un parti-pris mettant en valeur le cirque, la foire, le cabaret…

Piste et parti-pris Albert

-recomposer l'Acte incconu sous forme de numéros (music hall et cirque)

-métaphore : vie et mort de l'artiste, d el'acteur.

 

Image 4 : Boetti

Albert

Dans un format quadrangulaire, en abyme, une multitude de carrés colorés qui contiennent, chacun, une lettre de l'alphabet, en constraste coloré avec un fond. En apparence la succession de lettres est aléatoire, mais un oeil attentif et actif finit par voir/lire des mots...

*l'alphabet coloré : Cf Voyelles de Rimbaud...

*le monde entier comme vaste livre

pistes :

*de l'abstraction ou de "l'insensé" vers le sens...

*scénographie alphabétique ou bibliothèque ou librarium

*célébration du langage

*personnages lettres et lettrines..

 

Hélène

Lettres, mots, le puzzle de la langue de Novarina et de la structure de son œuvre (voir les textes accrochés au mur avant la construction définitive)

L’accumulation, le flot, en apparence absurdes de mots…chercher un sens dans le non sens

La couleur de la langue à faire sonner

Effet de mots croisés

Le Verbe

 

Parti pris Hélène

Un parti-pris valorisant le texte projeté, la mise en bouche du texte ; une scénographie jouant sur le graphisme ??